Cette thèse s’intéresse à l’impact de la dysphonie à travers trois grands axes : la représentation de sa propre voix, la transmission du message et la perception d’autrui. Nous nous basons sur deux populations de femmes professeures des écoles (PE), l’une de 709 PE interrogées via internet et l’autre de 61 locutrices PE enregistrées en conditions contrôlées. À partir d’une évaluation perceptive experte sur l’échelle GRBAS, nos locutrices ont été catégorisées en deux groupes de 37 témoins et 24 dysphoniques légères. Outre les importantes plaintes vocales et l’altération de la qualité de vie qui touchent nos deux populations, nous observons un effet de l’âge des élèves sur la prévalence des troubles vocaux. L’analyse des productions de nos locutrices en lecture calme ou face à une classe bruyante suggère que les PE utilisent des stratégies d’adaptation dans leur pratique professionnelle qui pourraient être impactées par la dysphonie. La dysphonie semble également impacter la transmission de l’information à destination d’élèves de 7 à 10 ans puisque des temps de réaction plus longs sont relevés lors du décodage du contraste de voisement dans une tâche d’identification de mot lorsque la consigne est produite par une locutrice dysphonique. Enfin, suite à une première tâche de catégorisation libre, l’attribution de traits de personnalité par un panel d’auditeurs naïfs se basant uniquement sur la voix des PE met en évidence des profils vocaux associés à des représentations plus ou moins positives. L’accord modéré constaté entre le degré de trouble vocal perçu et l’évaluation experte de la dysphonie semble lié à la perception positive de la raucité par les auditeurs naïfs.