Résumé :
La maladie de Parkinson est caractérisée par une réduction de l’activité motrice. Les désordres qui se répercutent au niveau de la production de la parole prennent la forme d’une dysarthrie hypokinétique. Toutes les composantes de la production de la parole peuvent être perturbés par la dysarthrie ; respiration, phonation, articulation, nasalisation et prosodie. A travers l’observation de données acoustiques et aérodynamiques, notre étude se concentre uniquement sur les aspects articulatoires de la parole parkinsonienne. La littérature relate des dysfonctionnements compromettant l’intelligibilité des consonnes occlusives en contexte de parole dysarthrique. Nous tentons de définir la nature de ses dysfonctionnements et d’observer leurs réactions aux traitements antiparkinsoniens. Notre corpus permet l’analyse des données acoustiques et aérodynamiques des occlusives bilabiales /p/ et /b/ du français chez 10 parkinsoniens, 5 sous traitement médicamenteux et 5 stimulés, dans les deux conditions thérapeutiques Off et On, en tâche de répétition des dissyllabes [apa], [aba], [ipi] et [ibi]. Bien que la variabilité inter et intra-sujet soit généralisée, nous relevons quelques tendances. L’effet des traitements n’est flagrant que sur la pression intra-orale dont l’augmentation en On indique une meilleure production des occlusives. Nos résultats proposent un nouveau regard sur les phénomènes de spirantisation et d’altération du voisement des occlusives de la parole dysarthrique décrits antérieurement par de nombreux travaux.