Résumé :
Le but de cette thèse est de mieux comprendre le phénomène de renforcement initial pour les voyelles du français : ses mécanismes de réalisations et sa fonction linguistique. Pour cela, cette thèse compare la réalisation acoustique et articulatoire (lèvres et menton) des voyelles orales du français /i, e, ɛ, a, y, ø, u, o, ɔ/ en position strictement initiale de Groupe Intonatif et en position médiane de Groupe Intonatif. Le corpus a été enregistré par quatre locutrices avec deux appareils en simultané : une caméra pour l’analyse de l’aperture et l’étirement des lèvres et un appareil de capture mouvements (Qualisys) pour l’analyse articulatoire de la protrusion des lèvres et de l’abaissement du menton. Une étude acoustique a également été menée (formants, intensité, durée). Cette thèse montre que le renforcement initial modifie des caractéristiques phonétiques des voyelles qui peuvent contribuer, d’une part, à renforcer les contrastes syntagmatiques en augmentant
la sonorité de la voyelle : augmentation de l’aperture et l’étirement aux lèvres pour l’ensemble des voyelles et augmentation d’intensité acoustique pour la plupart. D’autre part, le renforcement initial renforce des caractéristiques acoustiques et articulatoires propres à chaque voyelle. Ces variations contribuent à maximiser les contrastes paradigmatiques entre voyelles : soit par une maximisation de chacune des valeurs du contraste ([+F] et [-F]), soit par une maximisation d’une des deux valeurs du contraste ([+F] ou [-F]).