Cette thèse explore l’acquisition du contraste laryngal coréen à 3 catégories (lenis, fortis, aspirée) par 21 apprenantes francophones sur un an. En perception, une tâche d’identification sur des stimuli naturels (/t/, /tʰ/, /t*/, /tç/, /tçʰ/, /tç*/) révèle des difficultés avec la lenis, alors que l’aspirée et la fortis s’améliorent. L’analyse des poids relatifs du VOT et de la f0 sur stimuli synthétisés (/t/, /tʰ/, /t*/) montre des différences avec les coréanophones (KR) : 1) poids plus important du VOT pour aspirée vs fortis (comme KR) ; 2) poids plus important sur la f0 pour fortis vs lenis (KR: poids équivalents de deux indices) ; 3) poids similaires de deux indices pour aspirée vs lenis (KR: f0 plus importante). En production, la tâche de répétition (/t/, /tʰ/, /t*/, /tç/, /tçʰ/, /tç*/) montre une distinction du VOT (fortis vs aspirées et lenis), et de la f0 (lenis vs aspirées et fortis), avec des poids relatifs similaires aux KR. Cependant, la tâche de lecture diffère : la lenis produite avec un VOT court. Les poids relatifs du VOT et de la f0 varient entre occlusives (OCC) et affriquées (AFF), sauf pour aspirée vs fortis (VOT plus important) : pour fortis vs lenis, poids similaires de deux indices (OCC), poids supérieur sur la f0 (AFF) ; pour lenis vs aspirée, poids supérieur sur le VOT (OCC), poids similaires de deux indices (AFF). La perception précède généralement la production, avec une variabilité persistante, mais une influence mutuelle complexe existe. L’acquisition phonétique complète nécessite plus d’un an. Cependant, la réorganisation en 3 catégories et l’intégration de la f0 sont acquises, montrant une réussite phonologique avant la maîtrise phonétique.