Cette thèse analyse le système intonatif de l’anglais du comté de Galway (CGE). Notre travail comporte trois objectifs. 1) Documenter une variété d’anglais encore peu étudiée, en particulier en prosodie, avec un corpus du programme PAC (Phonologie de l’Anglais Contemporain) réunissant plusieurs tâches de discours. Ce corpus de 33 locuteurs constitue 30 heures de paroles retranscrites, que nous avons partiellement annoté prosodiquement. 2) Explorer la comparaison est-ouest à partir d’une étude réalisée sur un corpus PAC à Dublin (Bongiorno, 2021). 3) Brosser le profil sociolinguistique des locuteurs pour étudier la distribution de contours intonatifs selon différentes variables socio-économiques et identitaires, linguistiques et géographiques (le CGE est au contact de l’irlandais avec la proximité des régions irlandophones ou Gaeltacht). Nous avons annoté le corpus de phrases lues à l’aide du système IViE (Intonational Variation in English) pour en analyser les contours intonatifs et l’alignement tonal sur les syllabes nucléaires (i.e. fin d’IP). Nous avons également réalisé une étude de perception auprès de locuteurs naïfs sur les contours obtenus en production. Nos résultats montrent que le CGE partage des similarités prosodiques avec Dublin (alignement tonal identique, contours similaires dans les interrogatives, et utilisation du ton L*_% chez les jeunes locuteurs), mais certaines caractéristiques semblent être plus spécifiques : une large proportion de H*_L% (chute tardive) chez les non-irlandophones et les locuteurs de Galway, ou une majorité de H*L_% (chute simple) chez les irlandophones et les locuteurs du Gaeltacht. L’originalité de cette thèse réside dans l’analyse suprasegmentale du CGE vue comme une passerelle entre l’irlandais et l’anglais, langues depuis longtemps étudiées séparément, et dans son positionnement au carrefour de plusieurs disciplines.